En Iran, la TV d’État a été piratée, samedi soir, en plein JT lors d’une prise de parole du Guide suprême Ali Khamenei. Des photos de Masha Amini et de plusieurs femmes tuées lors des manifestations sont apparues avec en voix off le cri de ralliement «Femmes, Vie, Liberté».
Les protestations en Iran déclenchées par la mort de Mahsa Amini sont entrées, ce samedi 8 octobre, dans leur quatrième semaine malgré la répression meurtrière. Le soir, son visage et celui de trois autres victimes des protestations ont été affichées sur l’écran de la télévision iranienne piratée.
Des écolières ont agité leurs foulards, des salariés ont fait grève et des affrontements ont opposé manifestants aux policiers et… le grand journal de la télévision iranienne a été hacké avec un appel au soulèvement.
La répression s’est accrue pendant le mouvement de contestation, le plus important depuis les manifestations contre la hausse des prix l’essence en 2019. L’ONG Iran Human Rights basée à Oslo a fait état dans un dernier bilan d’au moins 95 morts depuis le 16 septembre, alors qu’un bilan officiel a parlé d’environ 60 morts dont 12 policiers.
Selon l’analyste iranien Omid Memarian, des vidéos ont montré de nombreuses manifestations à Téhéran. Sur l’une d’elles, les protestataires chantent « Mort au dictateur ». Selon l’agence de presse iranienne Isna, des forces de l’ordre se sont déployées en force près des universités à Téhéran à la suite d’appels à manifester sur les réseaux sociaux. Mais d’après Isna, les rassemblements ont été « limités ».
À Sanandaj, où des coups de feu ont retenti lors d’affrontements entre manifestants et policiers, un homme semble avoir été tué alors qu’il était au volant de sa voiture, selon une vidéo largement diffusée sur Twitter. Un chef de la police a imputé ce décès à des «Â émeutiers ».
Ce samedi, le président Ebrahim Raïssi s’est rendu dans une université de Téhéran. Sur le campus, des jeunes femmes ont été vues criant «Â Mort à l’oppresseur »Â selon l’IHR. M. Raïssi s’est en outre entretenu avec le chef du pouvoir judiciaire et le président du Parlement. Ils ont souligné «Â la nécessité pour la société de s’unir »Â face aux tentatives «Â de discorde des ennemis ».