L’ambassadeur de l’Union européenne à Niamey a été rappelé pour consultations ce samedi 23 novembre, à la suite d’un différend survenu avec les autorités nigérianes concernant les modalités de l’aide humanitaire européenne. Ce rappel intervient après que les autorités de transition du Niger ont décrété l’octroi de 1,3 million d’euros d’aide humanitaire par l’UE sans consultation préalable.
Dans un communiqué publié vendredi, Niamey a reproché à l’ambassadeur de l’UE d’avoir redistribué ces fonds de manière unilatérale à des ONG, en violation, selon elles, des principes de transparence et de collaboration avec les autorités locales. Les autorités nigériennes ont également annoncé la mise en place d’un audit pour examiner la gestion de ces fonds.
De son côté, le service diplomatique de l’UE a rejeté ces accusations, qualifiant cette position de « remise en cause » des modalités de gestion de l’aide humanitaire destinée aux victimes des inondations qui ont frappé le pays à l’automne. L’UE a exprimé son « profond désaccord » et justifié le rappel de son ambassadeur par la nécessité de consultations à Bruxelles.
Loin d’être anodin, cet incident apparait comme la preuve de l’approfondissement des tensions entre l’Europe et les régimes militaires sahéliens, alors que les relations diplomatiques du Niger avec la France sont déjà presque totalement rompues depuis le coup d’État ayant renversé le président Mohamed Bazoum.